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La santé mentale, on en parle?



A l’heure où on assiste à un retour aux fondamentaux dans divers domaines, on oublie parfois que notre santé est un bien précieux à entretenir.


Vous l’avez sans doute remarqué, ces derniers temps on a vu fleurir de multiples livres de coaching en développement personnel, promettant d’égayer nos vies, d’y mettre de l’ordre et surtout de se sentir au top. C’est sympa et ça peut effectivement aider.
Certaines d'entre vous, peut-être, ont opéré de récents changements dans leur vie (capillaires et soins corporels naturels, alimentation ou hygiène de vie plus saines), suite à une prise de conscience ou après un évènement car notre santé mérite effectivement toute notre attention. Rester en forme et manger équilibrer restent les grands secrets du « bien vieillir », un investissement sur soi-même, aujourd’hui, et pour demain.


J’ai eu envie d’évoquer ici une autre forme de santé, celle qu’on ne voit pas et qui cause bien des maux, la santé mentale, dont on ne parle que trop peu encore.  Et c’est avec un peu de l’expérience d’une chanteuse sur le retour que je m’apprête à aborder ce sujet parfois tabou, avec l’intime conviction que cela fera écho avec votre propre expérience ou celle d’un proche.


Vous vous souvenez de Keri Hilson qui faisait ses débuts en 2009 ? L’interprète de Turnin Me On a récemment fait son retour public, notamment sur les réseaux sociaux, et s’est exprimée lors d’un panel organisé par Silence the Shame sur ses sept années d’absence, longues mais nécessaires alors qu’elle se battait contre la dépression. L’organisation œuvre depuis trois-quatre ans aux États-Unis afin de « faire taire la honte » au sujet de la dépression et de la santé mentale, et ainsi casser les mythes en entamant le dialogue et en donnant notamment la parole aux célébrités.

Et l’organisation a bien trouvé son nom en choisissant le mot « honte ». Car il faut bien l’avouer, la santé mentale est complètement occultée, voire inexistante notamment dans la communauté afro-caribéenne où on préfère plutôt s’en remettre à la religion par exemple. Prendre un traitement ou aller consulter un spécialiste revient souvent à être étiqueté comme fou ! De quoi garder ses démons pour soi et continuer à blâmer à tord X ou Y parce que les choses n’avancent pas comme on le souhaite. Effectivement rares sont les conversations ouvertes dans le cercle familial ou amical sur le sujet. 
De mon côté en tout cas, le sujet est tabou, on ne nomme pas le mal qui touche celles et ceux qui sont malades mentalement. On préfère dissimuler les choses et faire comme si tout allait bien! Et chez vous, on en parle?
Pour l’illustrer, on pense notamment au regard de Lucious Lyon sur son fils bipolaire dans la série Empire. Il est clair que le déni retardant une prise en charge appropriée n’arrange rien et c’est souvent la famille entière qui en est impactée.

"Rien ne cloche chez moi!"

Pourtant les maladies mentales telles que la dépression peuvent toucher tout le monde et à n’importe quelle période de la vie, nous sommes tous concernés. Il existe différents facteurs et nous ne sommes, comme nos habilités physiques, pas tous égaux.  La dépression est un gros mot qui peut se manifester sous différentes formes selon les personnes : quand certains vont manger en quantité impressionnante, se tourner vers des substances nocives ou éprouver le besoin d’être perpétuellement en activité, d’autres auront des problèmes d’insomnie, développeront des troubles alimentaires, multiplieront les relations sans lendemain ou se laisseront complètement aller par exemple. 


Alors qu’elle était au sommet professionnellement, Keri Hilson raconte qu’elle avait tout pour être heureuse en apparence, carrière au sommet, reconnaissance du public et du milieu artistique, une vie de couple, mais elle n’était pas heureuse au fond d'elle. Elle était arrivée à un point où elle pleurait avant ses prestations, sur scène et même après.
«En 2012, quand Pretty Girl Rock était au top, je portais le poids de certaines erreurs personnelles et professionnelles, c’était devenu lourd dans mon esprit et je n’étais juste plus moi-même. Même si j’étais vraiment à l’apogée de ma vie, par rapport à mes rêves, j’étais vraiment malheureuse et en plus c’est à ce moment que j’ai décidé de mettre un terme à une longue relation de plus de 11 ans. Mauvaise décision au mauvais moment, j’étais dans une spirale et je ne me reconnaissais plus en cette personne qui ne pouvait plus se reprendre.

Je me souviens que c’était une période sombre. J’étais en tournée européenne et je n’en pouvais plus. Je ne profitais plus ni des voyages ni des spectacles, je ne pouvais plus rien apprécier ou recevoir, ni même l’amour des fans ».
Elle décidait alors de faire une longue pause pour se recentrer. Une pause qui aura duré sept ans pendant lesquels elle a travaillé notamment avec des thérapeutes. Une première pour elle car, ayant grandit dans une famille chrétienne, personne dans son entourage ne consultait ou n’évoquait ce sujet.



Un des déclencheurs peut aussi être la pression qui repose sur nos seules épaules, celle d’assurer car on est celle sur qui on compte, la sœur, l'amie, la fille qui gère, celle qui est forte. L’ « effet superwoman » veut qu’une femme soit censée assurer sur tous les fronts car montrer un signe de faiblesse serait décevant et remettrait en cause l’image extérieure que tout le monde a de soi alors que, bien souvent en réalité, on meurt à petit feu à l’intérieur. Carrière, relations amoureuses, amicales et familiales, éducation des enfants : la superwoman excelle dans toutes les sphères de sa vie ! C’est aussi ce qui caractérise selon les américains une certaine image de la femme noire forte. Et c’est un cercle vicieux car à vouloir tout faire pour tout le monde, tout le monde s’attend à ce que l’on fasse tout pour tout le monde et on s’interdit inconsciemment de décevoir. Pourtant lorsqu’on remplit le verre des autres, personne ne remplit le nôtre. Bien sûr, on peut tout avoir mais si c’est au détriment de sa santé, c’est épuisant et il faut parfois apprendre à dire non, choisir ses priorités et penser à soi sans aucune culpabilité car on le mérite.


En ce sens, on a beaucoup évoqué la charge mentale l’an dernier qui touche surtout les femmes car elles sont toujours en majorité à effectuer les taches du quotidien et organiser la vie de famille tout en menant une vie professionnelle. D'où de nombreux burn-out, surtout après l'arrivée d'un enfant par exemple. D'ailleurs, j'ai pour habitude d'offrir un cadeau bien-être à la jeune maman et non au bébé, ou au couple afin qu'ils n'oublient pas qu'ils ne sont pas que des parents...mais c’est un tout autre débat!

Extrait de la BD « Fallait me demander » d’Emma
 
Les hommes ne sont pas non plus épargnés. Éduqués à tord à refouler leurs émotions et à se montrer forts en toute situation, il leur est nécessaire de pouvoir être vulnérables eux aussi, sans que leur virilité ne soit remise en cause. Nous sommes des êtres humains doués d’émotions après tout. Il y a une éducation à mener en ce sens.

 Il faut parfois laisser les autres être forts pour soi

La série web Giants aborde d'ailleurs très bien ce sujet à travers le regard de trois jeunes adultes approchant la trentaine. On y évoque également d'autres thématiques comme la masculinité.

Une série produite par Issa Rae (Insecure) et Jussie Smolett (Empire) remarquablement réalisée et réaliste que je vous invite à découvrir (c’est gratuit mais en VO !).

Un scène brillante illustre bien le problème avec Journee, une de protagonistes, qui essaie d'expliquer (après ne pas s'être présentée à un entretien professionnel dégoté par sa sœur) pourquoi elle ne se sent parfois pas capable physiquement de faire certaines choses car maniaco-dépressive. Face à elle, sa sœur refuse catégoriquement d'admettre sa maladie et lui répond que ce n'est qu'une excuse.


Si on évoque les symptômes, il est plus rare d’aller chercher de l’aide. Une oreille attentive peut se trouver dans la famille, les amis ou même sa communauté religieuse. Parmi les freins à une prise en charge de la dépression, le manque de temps et le manque de ressources financières sont souvent évoqués, surtout auprès de la génération millénium pourtant exposée.
Les réseaux sociaux ont fait naitre une quête de la perfection laissant place au stress et à l’anxiété chez beaucoup d’internautes. 


Keri Hilson évoque une forme d’autosabotage de son bien-être, notamment lorsqu’on cherche à comparer son expérience personnelle à celle des jolies photos ou vidéos de quelqu’un d’autre ou qu’on se laisse atteindre par des commentaires négatifs. La chanteuse admet d’ailleurs que les médias ont leur part de responsabilité car certains gros titres ou rumeurs étaient en partie la cause de sa souffrance, une souffrance qui reposait sur des mensonges.


A chaque problème, une solution. Il suffirait déjà de prendre le temps de se retrouver avec soi-même, savoir ce que l’on veut vraiment, qui on est. Prendre le temps de reconnaitre les signes d’alerte et d’agir.   

La fondatrice de Silence The Shame, Shanti Das, 47 ans, issue de l’industrie musicale, a fait face à des états dépressifs et à l’anxiété durant presque toute sa vie. Ce n’est qu’à l’âge de 33 ans qu’elle s’est décidée à consulter un thérapeute car, inconsciemment, le suicide de son père alors qu’elle n’avait que 7 mois, était la source de ses maux.
Son objectif en créant sa structure est d’aider sa communauté : « L’éducation est la clef pour débloquer la santé mentale. Vous ne pouvez pas connaitre ce que vous ne savez pas, alors on veut éduquer notre communauté et partager l’information qui peut aider à transformer et sauver des vies ».

La guérison vient avec un processus plus ou moins long auquel il faut s’investir. Il ne suffit pas d’une seule séance ou rencontre telle une baguette magique. Si on n’y arrive pas seul, il faut accepter de se faire prendre en charge via l’intervention d’un tiers. Si l’entourage n’est pas favorable à une conversation ouverte, il est parfois nécessaire de consulter un spécialiste. Et c’est souvent auprès d’un professionnel que l’on trouve un endroit rassurant où on s’autorise à être vulnérable, enfin.


Pourtant beaucoup de personnes ne le font que trop tardivement, lorsqu’ils sont en crise ou ont atteint un fort niveau d’anxiété par exemple. Des recherches ont montré par exemple que les couples attendent 5 à 7 ans après une crise pour consulter. Consulter à ce stade revient à vouloir marcher avec une jambe cassée et voir un médecin des semaines plus tard !
Comme le souligne le Dr Ayanna Abrams si « l’entourage n’est pas enclin à aider, on peut trouver de l’aide dans certains centre de santé mais la guérison ne peut s’opérer qu’en organisant différemment sa vie, en s’investissant de manière constante dans la thérapie, à long terme, et en étant prêt, notamment à fouiller dans son enfance. Si on n’est pas prêt, aucun changement ne se réalisera ». C’est un cheminement qui peut être transgénérationnel car la thérapie fait souvent surgir des éléments familiaux. La thérapie extirpe des éléments que notre subconscient a enfoui depuis parfois de longues années.
Plusieurs rencontres avec plusieurs spécialistes différents pourront être nécessaires avant de trouver le bon et se retrouver enfin dans un espace libre de jugement où un travail pourra être entamé. Pas de honte, ça se soigne. Chaque personne a sa manière d’y faire face en passant par une phase de transition ou simplement en modifiant son quotidien : voyager, découvrir de nouvelles activités ou personnes, se reconnecter avec soi-même au niveau alimentaire ou sportif, creuser sa relation avec soi-même, faire une diète des réseaux sociaux, même simplement écouter de la musique ou se faire chouchouter plus souvent en institut, etc. Si la rencontre avec un spécialiste n'est pas systématique, la thérapie peut se manifester sous différentes formes comme une simple visite au salon de coiffure ou à l'institut de beauté.

Les coiffeurs sont moins chers qu'une thérapie (parfois)

Nous devrions pourtant tous avoir la possibilité de pouvoir exprimer nos émotions librement et sans jugement. En ce sens, il est surtout nécessaire de se préserver, comme l’indique Keri Hilson, « Je pense qu’il est bon de travailler sur soi-même sans le dire aux autres car certaines personnes sont négatives. Quand j’en ai parlé à quelqu’un, il m’a dit, et je me suis sentie pire après ça, ‘tout ça juste à cause d’une séparation ? Certaines personnes ont de vrais problèmes ! Une relation longue de 11 ans a suffit à te briser ?’, et j’avais envie de le frapper ! Nous avons tous différents éléments déclencheurs, de différents traumatismes et expériences. Pour moi c’était ça. Si celle-ci ne le touche pas, il sera certainement sensible à d’autres ». 



« Ne laissez pas la négativité vous atteindre ».


Restons attentif, comme on surveille l’aspect de notre peau ou l’apparition de douleurs anormales au genou ou au bras, occupons-nous de notre santé mentale comme de notre santé physique. Prenons le temps de parler, au-delà du banal « bonjour, comment ça va ? –bien, et toi ? » échangé habituellement, au cours d'une vraie conversation, et changeons les mythes qui entourent les maladies mentales, elles ne sont pas contagieuses !
La honte ne devrait plus entourer ce qui peut troubler notre paix intérieure car cela devrait être aussi naturel que d’aller chez le dentiste, la gynéco ou l’ophtalmologue quand le besoin s’en fait sentir : quand on laisse trainer, on n’a plus le choix et la situation se dégrade, d’autant plus que la démarche n’implique pas nécessairement d’en parler autour de soi !
Notre santé est notre plus grande richesse.

 "Le secret de la santé aussi bien mentale que physique est de ne pas ressasser le passer, ni de s'inquiéter de l'avenir, mais de vivre le moment présent avec sagesse et sincérité".
Buddha

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