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Compte-rendu d'un après-midi enrichissant avec le Sistas Club


Non, les jeunes femmes ne sont pas toutes vouées à devenir uniquement des épouses et mères modèles.
Dimanche 6 avril 2014 dernier se tenait un atelier organisé par le Sistas Club auquel j'ai assisté. Si vous ne connaissez pas où n'avez pu y assister, prenez quelques minutes pour lire mes impressions sur cet après-midi enrichissant que je partage ici, avec un peu de retard, veuillez m'en excuser mais ma semaine a été "so busy, busy"!

Ce dimanche ensoleillé m'avait déjà amené dans la matinée à Vincennes, accompagnée de MiniMoiN°1, pour le Salon Sugar Paris dont quelques photos sont à voir ici, grâce à Moesha's Bakery.
14 heures arrivées, c'est avec ma cousine que je prend la direction de la Maison des Associations du 13ème arrondissement où nous sommes tout de suite chaleureusement accueillies par quelques membres du Sistas Club puis orientées vers la salle où se déroulerait l'atelier en question.
Une fois installées et toutes les participantes arrivées, Yolande Libené présente le Sistas Club dont elle est à l'origine et dévoile un peu de son propre parcours. Elle est également à l'origine de l'association Rosa Parks qui lutte contre les discriminations et œuvre pour un avenir ambitieux des jeunes femmes. Je repère d'ailleurs sa sœur, Clarisse, qui n'est autre que la fondatrice de Bellebene.

L'objectif du récent Sistas Club est de palier à l'absence de réseau d'entraide en encourageant la gente féminine dans leurs ambitions professionnelles en proposant des afterwork, ateliers et séances de coaching visant à obtenir le meilleur de soi-même.




Être une épouse et une mère accomplie ne doit pas être la seule perspective d'avenir offerte aux jeunes filles, disais-je en début de post. Et c'est en ce sens que je me retrouve complètement dans la direction menée dans l'action du Club. Cette idée que les filles sont peu ou pas encouragées dans leur parcours scolaire à s'investir complètement professionnellement parlant alors que c'est le cas pour les jeunes hommes. 
Dans beaucoup de familles encore aujourd'hui, on considère que la place d'une femme est surtout d'assurer au foyer et de travailler éventuellement mais sans trop s'investir. Si bien que certaines femmes en sont convaincues et ne laissent aucune chance à leurs ambitions propres. Cette conception, qui a le don de m'agacer au plus au point, fait écho à une partie du discours de l'écrivaine nigérienne de 36 ans, Chimamanda Ngozi Adichie repris par Beyoncé. 
Dans la chanson *** Flawless,  on entend "on enseigne aux filles que l'on peut être ambitieuse mais pas trop, que l'on peut avoir du succès mais pas trop car sinon, on représente une menace pour l'homme. Parce que je suis une femme, on attend de moi que j'aspire au mariage et que mes choix de vie soient toujours conditionnés dans cette optique que le mariage est la chose la plus importante. Biensur, le mariage peut être source d'amour, de joie et de support mutuel. Mais pourquoi n'enseigne-t-on pas la même chose aux garçons? Les filles sont éduquées à devenir des concurrentes, non pas pour le travail ou la réussite (ce qui serait une bonne chose), mais pour l'attention des hommes!". Vous penserez ce que vous voudrez de cet extrait de "We Should All be Feminist", prononcé lors d'une conférence TEDx l'an dernier. Pour ma part, il est criant de vérité. Elle enchaine avec la définition d'un(e) féministe : "Toute personne qui croit à l'égalité des sexes dans un contexte social, politique et économique".


Chimamanda Ngozi Adichie exposait "We Should All be feminist" en juillet 2013.

On en revient à l'atelier : "Je veux monter ma boîte". Thème intéressant qui m'a fait hésiter car je n'ai jamais vraiment envisagé cette perspective si ce n'est tel un rêve inaccessible, éventuellement envisageable, un jour peut-être, en gagnant à l'Euromillions!
Loin de moi un esprit pessimiste ou un manque d'ambition mais, sur le papier, vous conviendrez qu'une femme issue de "minorités" (comme ils disent), dotée d'un simple BTS acquis sur le tard, en couple avec enfants à charge et sans aucune source de financement pourrait, a priori, difficilement créer sa propre structure professionnelle, en France. Mais ça, c'était avant. 
Yolande entre donc dans le vif du sujet et nous rappelle, présentation via rétroprojecteur à l'appui, ce qu'est une entreprise puis explique comment obtenir la bonne idée pour créer sa boîte, celle qui répond à une demande, une solution à un problème. Elle nous expose également comment le passage de l'idée à l'action peut s'opérer de diverses manières selon les ressources disponibles, avant de lancer la problématique du "comment savoir que je suis sur la bonne voie?" en soulignant que cette étape cruciale ne doit pas faire intervenir l'avis des proches, souvent contre-productif à ce niveau. Clarisse nous éclaire avec quelques pistes selon sa propre expérience et on clos avec des pistes aidant à juger de la validité d'une idée.
Malgré le fait que entrepreneuriat (surtout au féminin) ne soit pas dans la culture française, il faut savoir qu'il est possible aujourd'hui pour une femme cumulant les soi-disant handicaps énumérés plus haut d'entreprendre sans sacrifier sa vie sentimentale ou familiale. Aller à l'encontre des discriminations, des idées reçues et même des conceptions archaïques de nos propres proches est une grande aventure tout à fait accessible qui participe à son propre épanouissement. Yolande insiste d'ailleurs qu'avoir un projet, quel qu'il soit (entreprise, blog, association, etc.), est essentiel pour la construction et l'équilibre d'une femme. Je la rejoins totalement, un mari est un compagnon de vie qui aussi ses propres aspirations, les enfants sont voués à mener leurs propre vie,alors sans cela, on se laisse dépérir à petit feu...

Une bonne heure est passée je crois et, après une courte pause pour nous ravitailler des douceurs proposées, Yolande laisse la parole aux entrepreneuses de choc venues généreusement exposer leurs parcours en ce dimanche après-midi, rien que pour nous.
     Clarisse Libené démarre en expliquant comment lui est venue l'idée de Bellebene, née d'un problème personnel partagé sur un blog, et comment elle a contourné les difficultés rencontrées au début de son aventure, il y a 5 ans alors que son fils n'était qu'un bébé. Malgré des journées bien remplies et un investissement sans relâche, elle prouve aujourd'hui que vie de mère et vie de chef d'entreprise sont tout à fait conciliables. Bellebene est désormais incontournable sur le marché des cosmétiques afro en France, en ligne et en boutique avec les ateliers de coaching, en plus d'un blog riche en conseils.  




      Ensuite, c'est Fatoumata Sidibe qui explique ne pas avoir été soutenue par ses proches, sa propre mère lui rétorquant "Mais pourquoi tu vas t'embêter avec ça? Va trouver un travail tranquille!". Pourtant elle ne s'est pas démotivée et c'est en constatant que ses neveux et nièces ne voulaient régulièrement pas faire des courses pour leur mère que lui est venu l'idée : créer une plateforme de vente en ligne, simplifiant les courses de denrées alimentaires afro-caribéennes et exotiques. Après avoir gagné des concours, elle a rapidement effectué une phase pilote l'ayant conduit à effectuer quelques ajustements. Toujours motivée et bénéficiant du prix Talents des Cités, elle fleurit aujourd'hui avec la boutique en ligne E-Market Africa, à votre service dans toute l'Ile De France et en Afrique. Toutes les infos, ici.



       Puis vient le tour de Aicha Ballo, parfait exemple que l'on peut devenir grand à partir de peu, voir de rien. Comme Fatoumata Sidibe, elle n'a pas bénéficié du soutient de ses proches, ni de grandes études. Malgré des débuts presque chaotiques, teintés de difficultés personnelles et avec en plus des enfants à charge, elle a réussi à braver les obstacles. De concours en concours, sans un sou en poche, elle a su convaincre que son projet valait la peine d'être soutenu. Sa contribution m'a touché car, malgré ses difficultés, elle a su faire de ses épreuves une force. Aujourd'hui, elle mets ses talents culinaires au service des autres : Afro Gourmet met en valeur les produits afro-caribéens et propose une cuisine africaine revisitée et originale pour vos événements. A découvrir : ici.




       Enfin, Paola Audrey Ndengue vient nous apporter son témoignage. Du haut de ses 24 ans, elle est, avec ses collaborateurs, à la tête d'un magazine qui n'est plus à présenter, Fashizblack. Enfin un magazine représentant la mode afro, qui nous ressemble! Né d'un blog créé en 2007, l'engouement inespéré suscité sur la toile a conduit à la création du magazine en ligne puis à la version physique, avec une portée internationale. Néanmoins, le parcours a été semé d'embuches afin d'obtenir les financements nécessaires à sa production. Frappant à toutes les portes et faisant même appel au financement participatif, force est de constater que la France ne voit pas le potentiel de ce marché et nie ainsi l'existence de sa cible.... Le décalage dans notre pays est pointé du doigt tout autant que le problème d'entraide. La production physique du magazine est momentanément à l'arrêt, préférant cette décision plutôt que de continuer mais avec une qualité moindre, l'équipe est en quête de soutiens étrangers cette fois! (Plus d'infos ici). 
Paola Audrey quant à elle, est convaincue que quelque chose se trame en Afrique, surtout au Nigeria, et est en train de constituer une passerelle entre l'Europe et l'Afrique francophone, offrant ses services pour les prestataires et artistes. Fashizblack continu sur Facebook et Twitter pour notre plus grand plaisir!





Il est un peu plus de 19 heures quand on nous signale la fin de l'atelier. Nous avons beaucoup débordé car l’atelier devait se terminer une heure auparavant mais aurions, je pense, pu rester discuter encore et encore pendant des heures. Après un remerciement chaleureux de Yolande, chacune rassemble ses affaires et se dirige vers les entrepreneuses de choc pour échanger coordonnées, remerciements ou poser les ultimes questions, en cette occasion unique.

Comme je le disais plus haut, je n'étais pas convaincue de la faisabilité d'un tel projet avant même d'assister à l'atelier mais en ressortant, c'est avec l'idée certaine que c'est possible que je me suis retrouvée gonflée à bloc et motivée, l'enthousiasme communicatif des entrepreneuses y étant pour beaucoup.
Ma personnalité très pragmatique ne me poussera peut-être pas à effectuer les démarches nécessaires à lancer un projet dans les semaines à venir. Néanmoins, je suis aujourd'hui convaincue qu'il est possible de créer en France, même sans bagage, à condition de le vouloir et d'être guidée par une motivation sans failles. Je garde mon idée en tête en attente de le mettre en œuvre lorsque je serais prête à braver les épreuves!

J'espère que les parcours présentés vous ont exposé l'entreprenariat au féminin sous un autre angle et vous permettra de dire "c'est possible, même pour moi" ou à encourager les jeunes filles de votre entourage à se surpasser, au delà des conceptions archaïques qui ne voient la femme qu'en tant que mère, épouse et femme au foyer. J'espère également vous avoir donné envie peut-être d'assister aux prochains ateliers du Sistas Club. J'ai volontairement été assez brève dans le contenu de celui-ci car j'estime que le travail fourni par le Sistas Club mérite le déplacement et ne peut être correctement restitué en quelques lignes... Alors n'hésitez pas à faire un tour sur le site du Sistas Club, à flâner sur le blog et à vous inscrire si vous adhérez aux valeurs véhiculées.


"Exigeons le meilleur de nous-même."
    

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